La Commission Indépendante des Droits de l’Homme (CIDH) Afrique a signé un accord de partenariat avec l’alliance mondiale d'organisations et d'activistes de la société civile dédiée au renforcement de l'action citoyenne et de la société civile à travers le monde (CIVICUS) pour la protect ion des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté des médias.
En matière de respect et de protection des droits de l’homme partout dans le monde, l’histoire montre qu’une gouvernance qui respecte les droits de l’homme et soutient la dignité de tous les êtres humains contribue à rendre le monde plus sûr et plus prospère. L’histoire nous enseigne aussi que la situation des droits de l’homme au Niger reste préoccupante et sollicite une attention particulière.
Le Niger n'a pas de lois spécifiques concernant la protection des défenseurs des droits de l'homme. Il convient de noter que les défenseurs des droits de l'homme sont persécutés et menacés, et leurs activités sont considérées comme un groupe d'opposants politiques, et en termes de stéréotypes, beaucoup soutiennent que les femmes ne devraient pas parler en public. On note également une absence de liberté d'association et d'expression. De nombreux défenseurs des droits de l'homme ont été arrêtés, des lois sur la protection de l'ordre public sont utilisées, des chrétiens sont visés par l'État et des assassinats extrajudiciaires ont lieu.
Aujourd’hui, il est inquiétant de constater que depuis 2018, toute demande de manifestation visant à exprimer des points de vue opposés sur la façon dont le pays est gouverné ait été systématiquement interdit avec pour motifs la crise sécuritaire ou l'urgence sanitaire liée à la pandémie de COVID-19. Bien que l’atmosphère sécuritaire soit préoccupante dans nombre de pays de la sous-région, elle ne justifie pas à elle seule la répression des manifestations publiques à caractère pacifique des organisations de la société civile.
En effet, le 24 février dernier, le Président de la République du Niger, Mohamed Bazoum a pris un décret venant compléter l’ordonnance portant régime des associations de 1984. Celui-ci précise dans son premier article que «Les ONG de Développement sont des organisations apolitiques et sans but lucratif. Elles sont créées à l’initiative des personnes physiques ou morales autonomes vis-à- vis de l’État, animées d’un esprit de volontariat qu’elles mettent au service des autres et dont la vocation est l’appui au développement, à travers des activités Sociales et/ou économiques ».
Par le biais de ce décret, on croirait une lueur d’espoir mais hélas ! Ledit décret prévoit en son article 41 un contrôle quasiment total de l’action des ONG par les autorités nigériennes : « Pour tout projet ou programme initié par les ONG, celles-ci doivent obtenir l’approbation de l’État o u de ses démembrements avant exécution ». Cet article est en contradiction manifeste avec le premier article du décret et nie le principe de l’autonomie des ONG vis-à-vis de l’État. Il s’agit donc d’un décret qui dresse le lit à une série d’obstacles majeurs pour l’espace civique, en imposant de lourdes formalités aussi bien lors de la création des
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